Deux mères canadiennes sur trois sont sur le marché du travail. En fait, dans la très grande majorité des familles canadiennes, les deux parents travaillent. La conciliation travail-famille est souvent difficile et le stress inhérent à cette situation a un effet négatif sur le travail et sur la productivité.
Les doubles rôles employées/parent et leur impact
Une enquête menée en 2001 a révélé que l’absentéisme causé par la difficulté de concilier travail et vie personnelle coûtait plus de 3 milliards $ par année aux entreprises canadiennes, et jusqu’à 425 millions $ à notre système de santé.
Pour de nombreux parents au travail, le stress continu découlant du cumul de leurs responsabilités familiales et professionnelles entraîne la perte de jours de travail, un épuisement et une capacité réduite de se concentrer et de donner le meilleur d’eux-mêmes.
À mesure que les employeurs devront s’adapter à une évolution du marché du travail entraînant une pénurie de main-d’oeuvre dans presque tous les secteurs d’activité, les services des ressources humaines devront s’efforcer encore davantage d’attirer et de fidéliser un personnel compétent. Étant donné le nombre de ces travailleurs qui ont des enfants, il y va de l’intérêt des entreprises d’offrir des programmes et des conditions de travail permettant aux parents de cumuler efficacement leurs exigences professionnelles et familiales.
Le soutien que peuvent offrir les employeurs à leurs employés avec enfants à charge
De nombreux parents au travail ont de la difficulté à gérer un horaire rempli d’une succession incessante de soins à donner aux enfants, de rendez-vous médicaux, de visites aux écoles et d’activités sociales. Une flexibilité de l’entreprise à l’égard des employés avec enfants est l’un des éléments essentiels pouvant permettre à ceux-ci de concilier leurs responsabilités familiales et professionnelles.
Dans leur étude menée en 2001, intitulée National Work-Life Conflict Study (Étude nationale sur le conflit travail-vie personnelle), Higgins et Duxbury ont dressé, à l’intention des employeurs, une liste de mesures qu’il leur serait possible d’envisager afin d’aider leurs employés à cumuler leurs responsabilités professionnelles et familiales. Cette liste comprend les suggestions suivantes :
- Trouver des moyens de réduire la charge de travail des employés.
- Trouver des moyens de réduire le temps que les employés passent en déplacements professionnels.
- Reconnaître le travail accompli en heures supplémentaires et récompenser celui-ci (idéalement, réduire la dépendence de l’entreprise à l’égard des heures supplémentaires).
- Donner aux employés la possibilité de refuser de faire des heures supplémentaires, ce refus ne devant pas nuire à la carrière de l’employé concerné.
- Favoriser l’accès à des conditions de travail plus flexibles au sein de l’entreprise.
Évaluer les attentes par rapport au travail, la reconnaissance des mérites et les avantages offerts à vos employés sous l’angle de leur « cycle de vie ». Un employé peut très bien entrer au service de votre entreprise en tant que célibataire, se marier, élever ses enfants et les voir quitter le domicile familial, et enfin progresser lentement vers la retraite. Toutes ces étapes de vie apportent leur lot de stress et d'opportunité, et des conditions de travail inflexibles ne conviendront à aucune des étapes de leur carrière.
Comment être un parent efficace
Faire d’un enfant un adulte sain et équilibré est sans doute la chose la plus importante qu’une personne puisse réaliser au cours de sa vie, mais aucun enfant ne vient au monde accompagné d’un « manuel d’instructions », et les parents ne disposent pas non plus d’un « service de ressources humaine » à la maison lorsque leur rôle de parent devient trop complexe ou accablant – ce qui arrive inévitablement à un moment ou à un autre.
Il est impossible de savoir ce qui se passe dans la tête d’un enfant et d’anticiper ses moindres besoins. Il n’existe pas de solution magique à tous les problèmes, pas plus qu’il n’existe de réponse idéale à toutes les questions relevant de l’apprentissage. Si c’est à ce niveau que vous avez placé la barre, détendez-vous. Votre désir d’agir le mieux possible dans l’intérêt de votre enfant est un bon indice de votre effort en vue d’être un bon parent.
Toutefois, il existe certaines compétences qu’il est possible d’acquérir, lesquelles, combinées avec un coeur aimant et patient, contribueront largement à faire de vous un parent efficace. Ces compétences vous permettront en outre de mieux cumuler vos obligations familiales et vos responsabilités professionnelles.
Au sujet de l’attachement
Les enfants ne choisissent évidemment pas leurs parents, mais ils choisissent par contre les personnes qu’ils admirent et qu’ils tentent d’imiter.
Selon Gordon Neufeld, psychologue et spécialiste en attachement et en éducation de l’enfant, « votre pouvoir en qualité de parent provient de la “réceptivité” de votre enfant à l’éducation que vous lui donnez ». Il fait remarquer que toutes les techniques parentales du monde seront inutiles si les parents n’ont pas d’abord établi un lien et un attachement solides avec leur enfant.
Du point de vue de la théorie de l’attachement, le « pouvoir » parental (c.-à-d. la capacité d’influencer et de diriger le comportement, la faculté de prise de décision et le développement de l’enfant) ne doit pas s’exercer par la force ou la coercition. Le pouvoir parental consiste plutôt à être capable d’interagir avec l’enfant, de l’encourager à bien se comporter et de stimuler son apprentissage et son développement.
Comment favoriser l’attachement
- Captez l’attention de votre enfant de façon positive. Soyez disponible et accessible tout particulièrement dans les moments où votre enfant fait preuve d’un bon comportement. Montrez-lui votre satisfaction. Trouvez des façons de capter l’attention de votre enfant et maintenez votre interaction positive et chaleureuse.
- Asseyez-vous avec votre enfant lorsqu’il regarde son émission de télévision préférée ou qu’il joue à l’ordinateur. Demandez-lui pourquoi il aime cette activité, félicitez-le pour son adresse, établissez un contact physique, engagez la conversation avec lui.
- Donnez à votre enfant des raisons de croire qu’il est une personne qui compte beaucoup pour vous, qu’il a été désiré, qu’il est unique, important, aimé, estimé et qu’il vous manque lorsqu’il est absent. Cultivez chez lui des convictions qui le soutiendront dans les moments difficiles. Faites en sorte que la chaleur ou le ton sincère de votre voix le rassure sur vos sentiments. Instaurez entre vous un contact si chaleureux qu’il sera impossible à votre enfant de le refuser.
Comment influencer le comportement de votre enfant
Plusieurs raisons peuvent expliquer le mauvais comportement d’un enfant. Il ignore comment se comporter autrement. Il peut mal se conduire parce qu’il est frustré ou parce qu’il cherche à attirer votre attention. Il peut simplement manifester de la curiosité envers une chose, sans bien connaître les conséquences de ses actes.
- Donnez le bon exemple. La meilleure façon d’enseigner à votre enfant à bien se comporter consiste à lui donner l’exemple du comportement que vous désirez le voir adopter. Les enfants sont des imitateurs-nés. Vous devez viser pour vous-même les normes que vous attendez de la conduite de votre enfant. Vous représentez le premier modèle de comportement de votre enfant. Faites en sorte que ce modèle soit positif.
- Apprenez à être à l’écoute de votre enfant. Lorsque votre enfant vous demande « À quelle heure on mange? », le sens de sa question peut être interprété de plusieurs façons. Est-ce qu’il a faim? Veut-il savoir s’il a le temps de regarder des dessins animés à la télé? Veut-il souper rapidement pour aller jouer avec ses amis?
- Encouragez une image de soi positive et la confiance en soi de votre enfant. Les enfants ayant une image positive d’eux-mêmes ont du respect pour leur propre personne et ils expriment ce sentiment de confiance en soi dans toute situation. Voici quelques valeurs ou compétences essentielles que les parents peuvent inculquer à leurs enfants afin de favoriser chez eux une image positive et un sentiment de confiance en soi.
- L’empathie et la compassion. Les enfants empathiques sont capables de se mettre à la place d’autrui. Autrement dit, ils peuvent s’identifier aux autres et comprendre ce qui motive leurs sentiments et leurs actions. Un enfant compatissant est capable de consoler une autre personne parce qu’il comprend son chagrin ou sa souffrance.
- L’aptitude à prendre des décisions judicieuses et à résoudre les problèmes. Les enfants, quel que soit leur âge, doivent faire de nombreux choix et résoudre de nombreux problèmes. L’apprentissage de la résolution de problèmes et de la prise de décisions judicieuses permettra à votre enfant de choisir des voies conduisant au succès et au bonheur.
- De bonnes aptitudes à la communication. L’aptitude à bien communiquer est une qualité que l’on retrouve plus souvent chez les enfants qui se sentent compris, qui s’entendent bien avec les autres et qui réussissent à l’école. Non seulement les enfants qui communiquent mal ont-ils de la difficulté à se faire comprendre, mais ils ignorent souvent pourquoi ils sont incompris.
- Le sens des responsabilités. Les enfants responsables comprennent les conséquences de leurs actes pour eux-mêmes et pour les autres, et savent que les décisions qu’ils prennent touchent également d’autres personnes. Cette capacité constitue un outil précieux qui les aidera à vivre et à s’entendre avec les autres, ainsi qu’à apporter une contribution significative à leur famille, à leurs relations interpersonnelles et à la collectivité.
Références
1. https://bcpsea.bc.ca/wp-content/uploads/2019/07/00-FINAL-Report-Duxbury-Balancing-Work-Family-a.pdf
3. Neufeld, G. and G. Maté. (2004) Hold on to Your Kids: Why Parents Matter. Random House, Inc., New York.